MANIFESTE PÉDAGOGIQUE
Cessons de parler de mosaïque pour désigner ces "ateliers créatifs" avec gommettes. Il n'y a rien de créatif, d'imaginatif ni de qualitatif dans ces ateliers. Elles offrent des avantages en terme de développement de la motricité fine et de préhension, aborde la notion des formes - donc la géométrie - et les repères dans l'espace mais elles n'ont aucun point commun avec la mosaïque, encore moins avec l'art.
Or, je suis pleinement convaincue que la mosaïque est un art de la (petite) enfance. Elle répond à leur curiosité en termes de couleur, brillance, aspérités ; à leur goût prononcé pour la construction/déconstruction ; à leurs besoins multi-sensoriels ; enfin, plus largement, à leur besoin de découvrir le monde par l'expérience et la manipulation.
Parce que la mosaïque est un assemblage de matières dures, cassantes voire coupantes - donc a priori non adaptées sur un plan sécuritaire -, on remplace les tesselles par des artefacts autocollants ou en mousses qui n'ont plus rien à voir avec l'essence même de ce qui fait œuvre d'art : la matière (voir mon manifeste artistique).
Donnons accès aux belles matières dès le plus jeune âge. Et si pour cela il faut créer, adapter, imaginer, alors faisons le. Pour nos enfants.
Aurore Haouichar, hiver 2024
“[La mosaïque] est un art accessible et direct, répondant au besoin que chacun éprouve depuis l’enfance d’assembler et d’organiser des éléments, afin de trouver [...] le sens de la vie.”
Renée Malaval-Antoine